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Correspondances par Charles Baudelaire

La Nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles;
L’homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l’observent avec des regards familiers.

Comme de longs échos qui de loin se confondent
Dans une ténébreuse et profonde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.

II est des parfums frais comme des chairs d’enfants,
Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,
— Et d’autres, corrompus, riches et triomphants,

Ayant l’expansion des choses infinies,
Comme l’ambre, le musc, le benjoin et l’encens,
Qui chantent les transports de l’esprit et des sens.

Correspondences

Nature is a temple of living pillars
that sometimes speaks confusing words
Man passes there through a forest of symbols
that look at him with a familiar regard.

As echoes far away become each other
in shadowy deep unity
vast as the night and clear as day
perfumes, colors and sounds correspond.

It’s the fresh whiff of children’s skin
sweet as an oboe, meadow green
and some are rich, corrupt, triumphant

having the expanse of infinite things
like amber, musk, benjamin, and incense
lift us singing, senses and spirit.

Green Columns by Charles Burchfield, 1916. Green Columns by Charles Burchfield, 1916.

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